where is the werewolf ? Ricky Dotson▽ Messages : 34
| Sujet: It was not meant to be [pv lullaby] Jeu 23 Aoû - 14:02 | |
| Le voyage en train avait été long et pénible. Et pourtant, d’ordinaire, il appréciait ce genre de voyage, prenant plaisir à regarder défiler les paysages par la fenêtre, à discuter avec les autres passagers. D’où venez-vous ? Où allez-vous ? Avez-vous déjà visité la région ? Moi, c’est ma première visite. Auriez-vous de bons hôtels à me suggérer ? Non. Voyager clandestinement n’avait pas du tout la même saveur. Tout ce qu’il avait vu durant les trajets, c’étaient des marchandises dans la semi-obscurité, et son seul compagnon de route avait été un vieux chien édenté et puant, qui ne savait pas tenir une conversation mais qui l’avait suivi dans trois navettes différentes.
Oui, ce voyage avait été pénible, mais l'avancée à travers les bois l'avait été encore plus. à sa dernière descente, il avait vu quelqu'un le pointer du doigt, et une légère agitation suivre ce geste. Il avait compté se reposer quelques jours et voir si cette ville pouvait l'accueillir quelques temps sans le reconnaître. Apparemment ... ça n'était pas le cas. Il avait pris la fuite, déjà épuisé. C’était cette forêt qui l’avait sauvé. Il en fut reconnaissant un moment, mais après y avoir erré plusieurs heures, il l’était peut-être un peu moins. Plus il s’y avançait, moins il était certain de la direction qu’il prenait, ni même s’il déboucherait réellement quelque part. Il était perdu, et même s’il avait décidé de faire marche arrière, il n’aurait sans doute pas retrouvé son chemin. Il s’assit contre le tronc d’un arbre. La nuit n’allait pas tarder à tomber, et il n’avait pas particulièrement envie de s’arrêter pour dormir. Quelque chose lui disait que ça n’était pas sûr. Et la faim le tenaillait. Ricky avait beau être un jeune homme très intelligent, c’était un gars de banlieue, pas de bois. Il ne s’était jamais retrouvé en pareille situation. Comment trouver le nord … quelque part, il avait la certitude qu’il l’avait déjà su, ou du moins on le lui avait dit. Mais comme il n’en avait jamais eu besoin, à quoi bon ? Il regrettait un peu, à l’heure actuelle.
Toujours en pleine réflexion à savoir s’il devait essayer de se reposer ou non, le jeune homme regarda autour de lui. Il n’y avait que des arbres à perte de vue, des feuilles, de la mousse, du bois coupé… Du bois coupé ? Il ramena son regard vers les souches déracinées, et apporta plus d’attention au sol en lui-même. Il avait été foulé à de nombreuses reprises, et s’il se fiait aux longues traces profondes dans le sol, c’était un cheval qui s’était occupé de tirer la lourde charge jusqu’à … Jusqu’à quoi ? Jusqu’à quelque chose, forcément. Un poste de coupe dans les bois ? Un abri, donc. Ragaillardi par cette découverte, il décida de s’activer avant que la nuit ne tombe pour de bon. Pendant près d’une demi-heure, il suivit cette trace dans la terre, les yeux rivés au sol. Jusqu’à ce qu’une légère lueur, au loin, attire son attention. À l’orée du bois, il eut un moment d’hésitation. Qui étaient ces gens ? Savaient-ils qui il était ? Il espérait que non. Il avait longtemps voyagé depuis son Allemagne natale. Et des bûcherons devaient sans doute avoir mieux à faire que de regarder le canal des avis de recherche. Mais il bloquait. Il restait là, appuyé à un arbre, en vue du village qu’il voyait se dessiner. Il était sans doute visible lui-même.
Franchir cette distance, frapper à une porte et demander le couvert … ça lui semblait insurmontable.
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