If I Die Young. [Pv. Lip]

Le froid lui mordait les pieds, autant que la terre humide qui s'accumulait à mesure qu'elle courrait. Hors d'haleine, elle aurait semblé au bord de la crise à n'importe quel spectateur, ce qui était peut-être le cas. Pour l'instant, elle ne voyait rien d'autres que le chemin devant elle. Une seule pensée, retrouver le confort de la maison. Un tronc d'arbre lui bloquant la route aurait pu la ralentir, mais elle ne sembla pas l'apercevoir et à la dernière minute s'élança. Souple, elle atterrit sans difficulté de l'autre côté et continua sur sa lancé. Son cœur battait la chamade et ses yeux avaient la couleur rougeâtre de son autre moitié. Elle traversait les bois, insensible aux égratignures des branches qui la frôlaient de temps à autres.

L'irlandaise n'avait jamais voulu s'éloigner autant, mais son sommeil l'avait mené à cette chute si lointaine. Sur le coup, elle avait apprécié ce changement de décors, mais maintenant que le soleil semblait vouloir montrer le bout de son nez, elle regrettait de s'être laissé distraire. Et si un humain l'avait aperçu? Aurait-elle survécu à ce choc? Saoirse ne comptait pas. Bien que craintive, elle avait ce sentiment qui venait de leur première rencontre. Lip avait confiance en cette rouquine, pourquoi la craindrait-elle? Une petite voix lui murmura que rouquine ou non, cousin ou non, les humains massacraient ce qu’ils craignaient sans autres formes de procès et son cœur remonta le long de sa gorge. Sa vitesse, déjà plus qu’humaine, sembla augmenter encore et elle dû faire appel à toute sa volonté pour ralentir et se glisser tel une ombre dans la bicoque qu’elle habitait désormais.

Les sons ambiants étant fortement augmentés, elle secoua la tête et s'enferma dans sa chambre. Une clef à son cou, lui permit de verrouiller la poignée, un loquet de surplus installé, en plus de celui déjà existant, se referma à sa suite. Elle s'aperçu dans la glace et se mit à pleurer. Son regard n'était pas humain et ça finirait par lui couter la vie. Des picotements envahirent les endroits où le métal avait déjà mordu sa chaire et elle frissonna à ce souvenir. La peur fit place à l'humaine et Kenzie, ne pu rien faire d'autres que de se glisser sous son lit, se recroquevillant sur elle-même. Attendant... Il rentrerait, bientôt et elle pourrait dormir.

Sa bouche murmurait sans cesse des mots muets, que personne n'entendrait. Une heure avait passé déjà. Elle savait qu'il ne tarderait pas. Il rentrait tous les matins. La louve ne voulait pas qu'il la trouve encore ainsi, depuis six mois, il n'avait eu le droit qu'au pire de sa personnalité. Faisant preuve d'un courage qu'elle ne se savait plus capable de posséder, elle sortie de sous le lit et alla dans la salle de bain, sans oublier de verrouiller bien comme il le faut. Laissant couler l'eau sur ses pieds, elle enleva la boue, puis entreprit de se changer. Enfilant un t-shirt trop grand pour elle. Kenzie n'en fini pas moins, installer dans le centre de son lit, la porte légèrement entrouverte et sursautant aux moindres sons. Non, elle n'irait pas s'enfermer... Elle ferait un effort.